Crépuscule du vent
Comme il est bon de se sentir porter par le vent et d’appréhender le vide qui nous entoure. Les yeux fermés pour simuler le crépuscule et anticiper cet instant attendu que les nuits installent. Un souffle, celui-là qui porte l’allure gracieuse des oiseaux, qui anime un torchon oublié accroché à l’étendoir, qui annonce l’arrivée soudaine de la pluie répandant l’odeur de la terre humide, qui ravive le souvenir sensuel dans le cou des rythmes de la respiration chaude et apaisante, qui éveille les yeux en agitant une feuille unique au milieu d’une forêt ou qui pénètre nos oreilles par le bruissement des feuilles qui se dépoussièrent les unes contre les autres, celui-là même qu’ont ressenti tout un peuple vacant à leur tâche sans même s’annoncer pour les emporter comme le dit si bien mon ami, là où le vent a oublié de souffler.